lundi 8 août 2016

Le scandale de la saison de Sophie Gee



Ce scandale de la saison est celui qui a inspiré à Alexander Pope son célèbre poème The rape of the lock (La boucle de cheveux enlevée). Lord Petre a coupé une mèche de cheveux à Arabella Fermor sans son autorisation ce qui a causé un grand scandale à l'époque.

En ce moment, je m'intéresse un peu au XVIIIe siècle anglais et je découvre que je n'y connais rien du tout. L'action du livre se déroule en 1711 sous le règne d'Anne. Alexander Pope est un jeune poète qui n'a été publié qu'une seule fois. Il se rend à Londres pour écrire et y trouver de l'inspiration.

J'ai beaucoup aimé tout ce qui concernait Alexander Pope et la vie intellectuelle et artistique du début du XVIIIe. On croise Charles Jervas, Jonathan Swift, Jaocb Tonson, William Wicherley, Lady Mary Pierrepont (futur Lady Mary Wortley Montagu), Richard Steele, John Gay... Je dirais que c'est la force mais aussi la faiblesse du livre. Il y a très peu de personnages qui n'ont pas existé dans le livre, ce qui limite un peu les possibilités de l'auteur qui essaye de coller le plus possible à la réalité historique. J'ai l'impression qu'elle n'a jamais su se libérer de l'Histoire pour écrire son histoire.

Le pire est que les rares fois où elle l'a fait, je n'ai pas trouvé cela réussi. Elle invente une histoire d'amour entre Lord Petre et Arabella Fermor. Alexander Pope l'a visiblement évoqué dans son poème. Le problème est que lors de ces passages, j'ai eu l'impression de lire une mauvaise romance. Un langage soutenu ne suffit pas à faire passer le côté ridicule d'un culbutage dans les foins à Hyde Park (entre autres). Elle invente aussi un complot jacobite (les jacobites sont ceux qui veulent détrôner la reine et la remplacer par Jacques III) et catholique. Le problème est que le dénouement du complot est très décevant et surtout peu intéressant. En fait, tout ce qui tourne autour d'Arabella et de lord Petre n'est pas passionnant ; le problème est que ce sont deux personnages principaux du roman.

Le scandale de la boucle de cheveux se situe à la fin du livre et on a comme l'impression de manquer quelque chose car cette histoire se situe au début de la carrière d'Alexander Pope et on aimerait bien savoir ce qui lui arrive par la suite.

J'aurais presque préféré que Sophie Gee fasse une biographie d'Alexander Pope car les passages sur sa vie et sa carrière sont les plus réussis, plutôt qu'une fiction qui au final n'apporte pas grand chose à l'histoire.

Le poème d'Alexander Pope aurait pu être inséré dans le livre parce que je doute qu'il soit très connu en France (pour ma part, je ne l'ai jamais lu) et il semblerait qu'il était présent dans les éditions anglophones du livre.

J'ai fait un tableau sur Pinterest sur ce livre.

Participation au challenge A year in England




dimanche 7 août 2016

Celebrating Charlotte Brontë à la National Portrait Gallery

Le portrait des soeurs Brontë par Branwell à gauche.
 Le portrait d'Emily par Branwell à droite. 

Lors de mon séjour à Londres, je suis passée à la National Portrait Gallery (NPG)  et je suis tombée par hasard sur cette mini-expo puisqu'il n'y a qu'une salle et qu'elle n'est pas du tout annoncée, ni à l'entrée, ni à l'extérieur du musée. Je peux vous dire que quand je l'ai vue, je me suis ruée dans la salle.  

La NPG a décidé de célébrer le 200e anniversaire de la naissance de Charlotte Brontê en présentant les portraits les plus célèbres déjà présents dans leur collection, mais aussi des objets plus rares (dessins, lettres, manuscrits) venus d'Haworth. 

Les notices explicatives étaient vraiment très intéressantes comme par exemple sur sa célébrité et ses liens avec Thackeray.




Il y avait de très nombreux dessins réalisés par Charlotte que je n'avais jamais vus. 

Portrait d'Anne Brontë réalisé par Charlotte

Le portrait de William Weightman (qui était un vicaire dans la paroisse de leur père)
 que je vous mets en lien
 car ma photographie est vraiment trop floue. 

Le portrait de Zenobia, un des personnages de Charlotte. 

Lycidas d'après un tableau de Fuseli
 inspiré d'un poème de Milton

Il y avait aussi quelques lettres et manuscrits de Charlotte Brontë (son journal est très difficile à décrypter) ou bien encore la lettre émouvante de son mari qui annonce sa mort à son amie Ellen Nussey.


Little Book by Charlotte Brontë
Il y avait aussi les très petits livres de Charlotte et Branwell qui contiennent des détails sur le royaume imaginaire de Glasstown. Ils sont assez petits pour être tenus par les soldats de Branwell. 



Les chaussures de Charlotte Brontë


Les portraits de George Richmond

J'avais déjà vu ces portraits de Charlotte Brontë et d'Elizabeth Gaskell, mais je n'avais jamais fait le rapprochement. Il y a aussi un portrait d'Harriet Martineau qui correspondait avec Charlotte Brontë jusqu'à ce qu'elles se brouillent car Harriet a critiqué sévèrement Vilette dans le Daily News.

Même si l'exposition était vraiment trop courte (une seule petite salle), je l'ai trouvé très réussie et cela a relancé mon intérêt (déjà grand pourtant) pour cette famille et en particulier pour Charlotte. J'ai adoré découvrir ses dessins et ses manuscrits.

J'ai aussi fait un tableau sur pinterest avec les oeuvres présentées et depuis j'ai lu Le professeur.