mardi 22 décembre 2015

Z, le roman de Zelda de Therese Ann Fowler



Je suis dans une période de lectures consacrées aux années 20. J’ai commencé avec Madame Hemingway, puis j’ai lu La mystérieuse affaire de Styles d’Agatha Christie qui est la première enquête d’Hercule Poirot, je lis aussi Paris est une fête d’Ernest Hemingway (mais je ne l’ai pas encore terminé). Les passages les plus saisissants de cet ouvrage concernent les Fitzgerald, c’est pourquoi j’ai une envie de sortir de ma PAL  Z la légende le roman de Zelda.

Le livre raconte l’histoire romancée de Zelda Fitzgerald. La vie des Fitzgerald est fascinante et le roman se lit très bien. On est entraîné dans un flot étourdissant de fêtes et d’alcool. De New York à Paris, de la Côte d’Azur à Hollywood, nous suivons le rythme effréné de Scott et Zelda qui mordent la vie à pleines dents et qui brûlent la chandelle (et l’argent) par les deux bouts au gré de leurs rencontres avec des personnages tous plus fascinants les uns que les autres. Ne connaissant pas du tout leur vie, j’ai eu du mal à lâcher le livre et je l’ai dévoré en deux petites journées.

Mais, l’auteur nous livre un portrait peu flatteur de Francis Scott Fitzgerald. Je ne dis pas que ce qu’elle écrit n’est pas vrai,  il est bien connu que Francis Scott Fitzgerald n’était pas un ange, mais je ne pense pas non plus qu’il soit seul responsable de tous les maux de son couple. Dans le livre, il passe son temps à martyriser Zelda. À mon avis ce n’est pas vraiment faire justice à Zelda que de la présenter comme la pauvre petite chose de son mari. Je pense qu’elle était une d’une autre trempe que cela. Ici, elle se laisse faire et ne réagit quasiment jamais. Même quand elle a une aventure avec un aviateur, le traitement de l’histoire manque de profondeur et on a l’impression que ce n’était qu’une distraction, qu’elle n’est pas vraiment amoureuse et que ce n’est pas un moment déterminant de son histoire, alors qu’on nous dit qu’elle est sur le point de quitter Scott.

On se trouve face un procès totalement à charge de Francis Scott Fitzgerald. Je pense que son personnage aurait dû être traité avec beaucoup plus de subtilité et moins de manichéisme comme par exemple Paula McLain a réussi à le faire pour Hemingway. D’ailleurs, Hemingway en prend aussi sacrément pour son grade. Il est vrai que dans Paris est une fête, il dit clairement qu’il déteste Zelda et qu’elle est fait tout pour empêcher Scott de réussir. Mais était-ce utile de prendre l’argument contraire et de faire Hemingway la cause du manque de réussite de Scott ? Je ne crois pas que ce soit le cas ni pour l’un, ni pour l’autre. Selon Fowler, la source de la haine d’Hemingway viendrait du fait que Zelda l’ait rejeté, mais aussi de son attirance non avouée pour Scott. C’est presque Hemingway qui serait responsable de la folie de Zelda puisque il a accusé Zelda d’être folle, ce qui a amené les autres à croire qu’elle l’était vraiment.

Toute la vision du livre me semble biaisée. J’ai l’impression que l’auteur veut nous vendre sa version très simpliste de l’histoire: une jeune provinciale épouse un homme qui ne va faire que l’humilier et briser ses rêves jusqu’à la faire interner pour « la rééduquer » alors qu’elle n’est pas vraiment folle, mais que c’est juste un autre moyen de la contrôler. Je trouve que les Fitzgerald méritent mieux que ce traitement manichéen.

L’auteur veut dénoncer le fait que Zelda a toujours été vue comme l’épouse de Scott, mais elle-même tombe dans ce travers puisque le livre ne commence qu’en 1918 au moment de leur rencontre et se termine en 1940 à la mort de Scott et non pas à celle de Zelda.

Même si j’ai apprécié de découvrir la vie de ce couple mythique, je compte lire d’autres ouvrages, notamment des biographies  pour mieux comprendre Zelda et Scott.


Ce roman est adapté en série par Amazon. Seul le pilote est disponible pour l’instant, il ne m’a pas vraiment convaincu. Si vous voulez en savoir plus, vous pouvez aller lire mon avis sur Whoopsy Daisy.

10 commentaires:

  1. Ah, tu es plus que mitigée ! Du coup, je n'ai pas très envie non plus... Je vais en rester à une future relecture de "Tendre est la nuit" !

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    1. Oui je pense qu'il n'y a pas d'hésitations à avoir entre les deux !

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  2. J'ai beaucoup aimé ce livre lorsque je l'ai lu, mais c'est vrai qu'à l'époque, je n'avais pas encore une grande connaissance des Fitzgerald. Je pense que si je le lisais aujourd'hui, je serais un peu plus mitigée aussi!

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    1. Oui je pense que cela peut être une entrée pour donner des repères, mais on ne peut clairement pas s'arrêter seulement à ça.

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  3. Bof bof ce livre ! Ca n'est clairement pas le meilleur roman que j'ai lu sur Zelda ! J'ai trouvé Alabama Song beaucoup plus juste. Comme tu le dis, l'auteur semble faire le procès de Scott et d'Hemingway. Il ne m'a pas plus marqué que ça :)

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    1. J'ai trouvé un peu les mêmes défauts à Alabama song (Scott et Hemingway sont encore les méchants), mais il a le mérite d'avoir quand même plus de qualités littéraires.

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  4. C'est tout ce que je déteste dans un roman, c'est lorsque l'auteur fait un procès à l'un des partenaires que ce soit ici pour FITZGERALD (Dans Alabama Song, j'ai eu la même sensation) ou même pour HEMINGWAY dans Mrs HEMINGWAY de Naomi WOOD...En revanche, il faut reconnaître que dans le roman de Paula McLAIN, c'est vrai l'auteure a été juste envers HEMINGWAY.

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    1. Oui j'ai eu la même sensation que toi dans Alabama song. Donc je pense que je peux me passer de Mrs Hemingway de Wood vu ce que tu écris ! Je trouve que Paula McLain nous laisse trancher ; elle nous présente ses défauts comme ses qualités.

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  5. Encore un qui est dans ma PAL ! Offert par une amie qui a adoré et qui n'a pas eu, il me semble, les mêmes réserves que toi mais celles-ci sont intéressantes et je vais les garder en mémoire. D'autant que j'ai lu Tendre est la nuit l'année dernière et que le couple dont il y est question est clairement basé sur Scott et Zelda, or on ne peut pas dire que le mari ait le beau rôle ! Donc si FSF était le "méchant", il devait en avoir conscience.

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    1. A mon humble avis, ils ne pouvaient pas se passer l'un de l'autre et en même temps, ils se faisaient du mal. Je pense que l'un et l'autre en avait conscience mais ne pouvaient pas s'en empêcher. C'est le côté victime (et un peu paillasson) donné à Zelda qui me dérange. Après, j'ai justement acheté des ouvrages biographiques pour en savoir un peu plus, je réviserai peut-être mon jugement.

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