lundi 20 avril 2015

Mariée et soumise d'Elizabeth Moss (Au temps des Tudors, Tome 1)

Avant-propos : J'ai acheté ce livre quand j'étais dans ma période Tudor (d'ailleurs, j'y suis toujours). J'avais lu l'extrait sur mon kindle et j'avais trouvé que, pour une fois dans une romance, on parlait vraiment du contexte historique (j'y reviendrai dans mon billet). Je n'avais pas décidé de l'acheter, mais il se trouve que je suis descendue en ville (ce qui veut dire 80 km aller-retour) pour acheter un livre et je ne l'ai pas trouvé (un Brenda Joyce que j'ai acheté depuis et que j'ai beaucoup aimé). De frustration, je me suis jetée sur le premier livre qui m'est tombé sous la main (ce fameux Mariée et soumise si vous avez tout suivi).
Croyez-moi ou non, je n'avais pas compris en l'achetant, ni en lisant le premier chapitre qu'il s'agissait d'un livre semi-érotique. Le bandeau disait "Historique". Ce n'est qu'en rentrant à la maison et en regardant les avis sur Goodreads (ce que je fais avant d'acheter d'habitude, mais là je n'ai pas pu puisqu'il s'agissait d'un achat impulsif ) que j'ai découvert que c'était en fait Mariée et soumise...au lit et que le titre anglais de cette série est Luxure au temps des Tudors (Milady a donc retiré Luxure...). Bref, j'étais un peu dépitée, mais je me suis dit qu'au pire ça ferait un billet rigolo. Autre point positif, les Milady romance se revendent bien chez Gibert (et c'est d'ailleurs là où il va finir incessamment sous peu).

Petite dédicace à ma chère Camille qui a pensé à moi en visitant l'expo des Tudor au musée du Luxembourg et qui m'a envoyé le marque-page que vous pouvez voir ainsi que des cartes de l'expo. Mille mercis !

Mon résumé : Eloise et Wolf se détestent, Eloise et Wolf se désirent, Eloise et Wolf ont envie de coucher ensemble mais ne le font pas, Eloise et Wolf couchent ensemble, recouchent ensemble, rererererecouchent ensemble. Eloise et Wolf s'aiment mais pensent qu'ils se détestent. Au milieu de tout cela, Anne Boleyn meurt.

Mon avis : Je vais commencer par les points positifs parce que ça va aller vite. Je déplore souvent (toute seule devant mon livre, parce qu'en fait cela fait longtemps que je n'ai pas fait un billet sur une romance historique) que le contexte historique est souvent inexistant dans les romances (in)justement dites "historiques". Mis à part les corsets (qui se retrouvent souvent en mille morceaux) et les règles que l'on ne doit pas enfreindre (mais qui sont déjà toutes enfreintes dès la page 100), bon nombre de romances historiques sont des romances contemporaines en costumes. Eh bien pour une fois, ce n'est pas le cas. Enfin, l'héroïne est quand même trop moderne pour son temps, mais une vraie place est accordée au contexte de l'époque.
L'année nous est même précisée et il s'agit de l'an funeste 1536 où Henry VIII a fait exécuter Anne Boleyn pour épouser peu de temps après Jane Seymour. Tout ceci nous est expliqué et cela sert même à l'intrigue, puisque Eloise, en tant qu'ancienne demoiselle d'honneur d'Anne Boleyn, va devoir témoigner de celle qu'elle a pu observer du comportement de la reine. Eloise va aussi attirer l'attention d'Henry VIII. Wolf va détourner cet intérêt royal de manière très astucieuse.
Le livre n'est pas en charge contre Anne Boleyn, même si ce n'est pas non plus une hagiographie.

Si Elizabeth Moss réussit relativement habilement à utiliser le contexte historique, elle n'a pas réussi à créer des personnages intéressants. Eloise est une jeune oie blanche qui est mariée sur ordre de son père et du roi à Lord Wolf. Dès leur première rencontre, ils s'embrassent et Eloise ne comprend pas bien ce qui lui arrive car elle est toute émoustillée. De même pour Lord Wolf. Bref, c'est un coup de foudre, sauf qu'aucun d'eux ne s'en rend compte et ils vont passer tout le reste du livre à nous pomper l'air à se demander ce qu'ils ressentent. Evidemment, ils ne se parlent jamais de manière franche ce qui aurait éviter 99% des problèmes inutiles qu'ils se créent. Eloise réagit de manière tellement bizarre à chaque fois qu'il la touche qu'au début, il croit qu'elle ne veut pas coucher avec lui alors qu'elle ne rêve que de cela. Lord Wolf est tellement adroit qu'il ramène souvent sur le tapis qu'il a connu un nombre certain de femmes auparavant. Pendant plus d'une centaine de pages, ça patauge et on doute qu'ils arrivent jamais dans un lit. Quand enfin, ils sont prêts à enfin consommer leur union, ils se prennent la tête pour des questions de sémantique puisque Lord Wolf lui dit qu'ils vont faire l'amour tandis que Eloise objecte que pour faire l'amour, il faut être amoureux. Bref, on s'ennuie jusqu'à ce que Eloise nous délivre en lui disant : "Baisez-moi, Wolf (...). Je veux sentir votre queue en moi. Prenez-moi". Et là, je me suis moi aussi posée des questions existentielles : est-qu'on disait déjà "baisez-moi" et "queue" (je suppose fuck me / cock) au XVIe siècle ?
S'ils n'avaient rien fait jusqu'à la page 180, ils ne vont plus sortir de la chambre jusqu'à la page 250. C'est long et pas particulièrement original.

Ce que j'aime bien dans les romances, c'est que les auteurs essayent toujours d'aller plus loin dans la description des scènes érotiques jusqu'à ne plus vraiment savoir distinguer ce qui est sexy de ce qui ne l'est pas. 
"Il décrivit un cercle du bout de la langue autour de l''un de ses tétons avant de l'attirer entre ses lèvres et de le sucer avec force, comme s'il espérait en tirer du lait." = Tue l'amour.

Autre aspect qui me fait toujours rire: les métaphores / comparaisons / descriptions qui n'ont aucun sens. 
(...) "son sexe avait atteint une dureté parfaite au creux de sa main, telle une épée miraculeuse dans un fourreau de velours".  Expliquer. Vous avez 2 heures.

En quelques mots : Si, pour une fois, le contexte historique est présent dans cette romance, les atermoiements geignards des héros (Il m'aime ? Il ne m'aime pas ! Je ne dois pas l'aimer ! Se peut-il que je l'aime ?) font que l'on ne s'attache pas aux personnages  . Les scènes de sexe sont très nombreuses et ne renouvellent pas le genre. Je ne lirai pas la suite.

samedi 18 avril 2015

A case of identity d'Arthur Conan Doyle (The Adventures of Sherlock Holmes # 3)

Dans les épisodes précédents : 
Le signe des quatre
The red-headed league

Avant-propos : Nous poursuivons notre (re)découverte des aventures de Sherlock Holmes avec SylCaro et Arieste. La titre de la nouvelle du mois est Une affaire d'identité en français. Je l'avais déjà lu et je n'en gardais pas un très bon souvenir.
Est-ce que cette relecture a changé les choses ?


Mon résumé : Sherlock Holmes reçoit dans son cabinet une jeune femme dont le fiancée a disparu le jour de leur mariage. Elle explique que sa famille ne veut pas qu'elle lance d'avis de recherche. Elle ne connaissait pas l'adresse de son fiancé. Une fois de plus, dès que Miss Sutherland a raconté toute son histoire, Sherlock dit qu'il pense savoir ce qu'il est advenu de son fiancé.



Mon avis : La nouvelle commence de manière très intéressante puisque Sherlock nous explique qu'à son avis, "la vie est toujours infiniment plus étrange que tout ce que l'esprit humain peut inventer" (traduction personnelle). Je suis assez d'accord avec cette déclaration puisque : certaines histoires vraies sont tellement extraordinaires que l'on n'y croirait pas du tout si on les lisait dans des romans.



Encore faut-il le démontrer. Watson tente de le faire en prenant l'exemple d'un article de journal. Evidemment, il tombe complètement à côté de la plaque comme Sherlock le lui démontre.

Mais, voici qu'arrive Miss Sutherland qui leur raconte donc l'histoire de la disparition de son fiancé. Si son histoire est banale (un fiancé qui disparaît le jour de son mariage), la résolution est quant à elle peu crédible. Je veux bien que cette pauvre Miss Sutherland soit myope comme une taupe, mais visiblement, elle n'est quand même pas bien fufute non plus pour ne pas avoir compris qui était réellement son fiancé !

Sherlock décide de ne pas lui révéler ce qu'il s'est passé parce qu'elle pense qu'elle ne le croira pas (on ne sait pas ce qu'il lui dit : il doit bien être obligé de lui dire qu'il a échoué, non ?). Par contre, contrairement à mes copines de LC, je ne le prends pas comme un acte de compassion de la part de Sherlock, mais plutôt parce qu'il redoute sa réaction (ne tuez pas le messager !) et qu'il sait qu'elle préférera vivre dans l'illusion que de se confronter aux faits.

Il y a tout de même une certaine règle de déduction qui m'a beaucoup marquée (quand 2 personnes n'apparaissent jamais ensemble au même endroit et en même temps, c'est forcément qu'il s'agit d'une seule et même personne) et qui m'a permis d'élucider facilement l'intrigue d'un des livres que j'ai lu récemment (je ne vous dis pas lequel pour ne pas gâcher l'effet de surprise).

Il me semble que cette aventure fait partie de celles qui sont expédiées dans la série Sherlock. A un moment (saison 2? 3?), on voit défiler tout un tas de clients et il dit à une jeune femme la solution de cette enquête.

En quelques mots : Une enquête qui ne restera pas dans les annales. Le présupposé de départ était sympathique, mais Conan Doyle n'a pas réussi à me faire adhérer à cette histoire car l'héroïne n'est vraiment pas maline.

Les billets un peu plus positifs de Syl, Caro et Arieste.

lundi 13 avril 2015

La route de Jérusalem d'Edward Marston (Nicholas Bracewell, Tome 3)

Avant-propos : Claire et moi poursuivons notre découverte de la série d'Edward Marston consacrée au théâtre élisabéthain. Il s'agit de la 3e aventure de la troupe des Hommes de Westfield. Vous pouvez retrouver leurs précédentes aventures dans mon billet sur La tête de la reine et celui sur Les joyeux démons.

Mon résumé : La peste menace la ville de Londres. La troupe des Hommes de Westfield se voit contrainte de partir en tournée. Mais de multiples déconvenues attendent nos héros sur la route qui mène à York.


Mon avis : C'est toujours un plaisir de retrouver cette si sympathique troupe d'acteurs. J'ai toutefois trouvé que l'intrigue mettait un peu plus de temps que d'habitude à décoller car ils parlent pendant un certain temps de partir avant de réellement prendre la route. De ce fait, le début du livre manque d'un aspect que j'adore : les répétitions et les représentations des pièces.

Mais cela s'arrange ensuite car l'histoire va emmêler les destins de plusieurs personnages que nous découvrons au fur et à mesure : une femme qui abandonne son mari après avoir découvert Dieu (et qui prendra d'ailleurs Nicholas pour le christ), une miniaturiste de talent qui tente de rejoindre York, des catholiques qui se cachent pour exercer leur foi...
Comme d'habitude tout se dénouera au cours d'une représentation théâtrale explosive.

On voit aussi se développer une des sous-intrigues qui servait de fil directeur depuis le premier tome : la rivalité entre la troupe des Hommes de Westfield et celles des Hommes de Banbury. Au cours de ce tome, tous les coups sont permis entre les deux compagnies.

Ce tome aborde les problèmes religieux et les divers complots des crypto-catholiques au cours du règne d'Elizabeth. Edward Marston n'utilise pas de vrais complots, mais s'inspire très fortement d'événements qui se sont déroulés. Comment ne pas reconnaître le complot d'Anthony Babington derrière celui (fictif) d'Anthony Rickwood ? De même, comment ne pas voir un hommage à Christopher Marlowe dans le personnage d'un acteur qui se révèle être un agent de Walsingham ? Je suis bien contente de relire cette série en connaissant mieux la période car ces faits m'avaient totalement échappé au cours de ma première lecture et je m'amuse beaucoup à découvrir les sources d'inspiration de l'auteur.

J'aime tous les personnages, mais j'ai un petit faible pour l'explosive Margery Firethorn, femme de l'acteur-directeur de la troupe Lawrence Firethorn. Voici comment elle reçoit un des multiples créanciers qui lui  réclame de l'argent :
"Avance un peu ta tête galeuse et tu tâteras de ce balai ! Ou penche-toi, que je t'en enfonce le manche dans ta partie la plus charnue, afin que tu te souviennes de moi comme d'une ménagère méticuleuse."

En quelques mots : Une fois de plus, on plonge avec délices dans les aventures des Hommes de Westfield.

Le billet de Claire.

Et après ? Nous allons bien évidemment poursuivre notre découverte avec une 4e aventure !

dimanche 12 avril 2015

Le théorème du homard de Graeme Simsion (Don Tillman, Tome 1)

Avant-propos : Je dois être une des dernières blogueuses à lire ce livre, tant il a été commenté au moment de sa sortie. Je l'avais repéré car les avis étaient plutôt unanimes. J'ai attendu sa sortie en poche et je l'ai trouvé d'occasion dans la collection Piment  (la collection de France Loisirs). La couverture est bien plus jolie que celle de l'autre édition de poche (qui a mis en titre principal le sous-titre de mon édition, c'est-à-dire Comment trouver la femme idéale).

Mon résumé : Don Tillman, 39 ans, généticien, décide de prendre son destin en main et de trouver la femme idéale. Pour cela, il met en place un questionnaire qui lui permettra d'éliminer les candidates qui ne seraient pas compatibles avec lui et d'éviter les déconvenues. Il faut dire que Don est un peu particulier. Il aime que toutes ses actions soient parfaitement planifiées. Il s'habille de la même manière depuis 20 ans et il mange exactement les mêmes repas chaque semaine. Quoi de plus rationnel pour lui que d'essayer de choisir sa future femme en remplissant un formulaire ?



Mon avis : Comme je l'ai dit, les avis étaient élogieux et je n'ai pas été déçue. J'ai passé un très bon moment avec Don et j'ai ri et souri à plusieurs reprises.
Ce qui m'avait attirée dans ce livre est le fait que le personnage principal a un comportement asocial. On voit très souvent ce type de personnage dans les séries TV (Sheldon Cooper, Temperance -Bones - Brennan, Brick dans The Middle...), mais à ma connaissance assez peu dans les livres en tant que personnage positif (il y a par contre tout un tas de criminels asociaux, d'ailleurs j'ai trouvé cet article qui à l'air très intéressant).

Le livre est rédigé à la première personne ce qui nous permet d'avoir accès aux pensées de Don qui sont différentes de celles de la plupart des gens. C'est justement de ce décalage que vient souvent l'humour. Il nous explique comment il interprète une situation ou bien comment il réagit à une action et on voit à quel point il est l'interprète mal. Par exemple, quand il entre dans un bar gay, nous nous en rendons compte tout de suite, mais pas lui. Il se demande simplement pourquoi un homme propose de lui offrir un verre alors qu'il ne le connaît pas.

Don dit tout ce qu'il pense et réagit toujours par rapport à des faits et jamais à des émotions ce qui pourrait parfois le rendre antipathique. Mais, comme l'histoire nous est racontée de son point de vue, ses réflexions qui pourraient être agaçantes deviennent au contraire émouvantes car on voit qu'il essaye de bien faire, mais il envisage les rapports sociaux d'une manière tellement factuelle qu'il se trompe de réaction quasiment à chaque fois. C'est souvent quand il réfléchit à la réponse la plus appropriée qu'il commet un impair encore plus important.

Don est émouvant car il a su s'accepter et ne se fait pas de fausses illusions sur lui-même, ni sur les autres d'ailleurs. Il sait qu'il n'a que deux amis. Il sait qu'énormément de personnes le considèrent comme bizarre. Il sait que les femmes ne veulent pas sortir avec lui. Même s'il en éprouve de la peine, il vit avec et continue quand même de rechercher des interactions sociales. Souvent tout ce qu'il tente tourne à la catastrophe, mais il prend sur lui et ne se décourage pas. J'ai trouvé très émouvant le moment où il entend une jeune femme dire qu'il n'est "qu'un ami" (dans le sens qu'ils ne sortent pas ensemble) alors que pour lui c'est un compliment car il n'a que 2 amis.

Comme Don n'a pas de barrières sociales, il va faire des choses extraordinaires comme décider de tester l'ADN de plus d'une cinquante de personnes pour trouver qui est le vrai père de son amie Rosie. Cela va l'entraîner dans des situations rocambolesques pour notre plus grand plaisir.

Quelques tous petits bémols : le titre en VO nous livre dès le départ le nom de celle qui va plaire à Don, je trouve cela un peu dommage, mais si on s'en serait douté. L'histoire repose sur le fait que les opposés s'attirent et même si c'est très plaisant à lire, je doute que dans la vraie vie les personnages de Rosie et Don puissent se supporter sur le long terme. Mais ce n'est pas très grave vu que c'est une fiction.
J'ai compris quasiment dès le départ qui était le vrai père de Rosie, ce qui fait que j'ai été un peu déçue par la résolution.

C'est très très rare de voir un livre, qui se classe dans le genre des comédies romantiques, écrit par un homme et dont le personnage principal est un homme (je connais écrit par un homme dont le personnage principal est une femme, ainsi que l'inverse, mais homme/homme, je ne vois pas d'autres exemples). J'en redemande, car c'est un des meilleurs livres du genre que j'ai lu depuis longtemps !

En quelques mots : Un roman drôle et attendrissant que j'ai dévoré. J'ai adoré le personnage de Don !

Et après ? La suite sort le 23 avril en grand format. Je vais donc devoir attendre un peu pour la lire.
Au cours de ma lecture, je me suis dit que cela ressemblait à un scénario de films et une adaptation est évidemment prévue, même si pour l'instant il n'y a pas d'informations sur le casting, ni sur la date de tournage.


jeudi 9 avril 2015

Le sang noir du secret de Lyndsay Faye

Avant-propos : Il y a environ un an et demi, je dévorais Le dieu de New-York, premier livre de la série Timothy Wilde de Lyndsay Faye. J'attendais avec impatience la suite qui est sortie en mai 2014. J'ai seulement réussi à mettre la main dessus samedi dernier. Je l'ai terminé aujourd'hui et j'ai écrit mon billet dans la foulée.
Est-ce que cette deuxième aventure est à la hauteur de la première ?

Mon résumé : New-York, 1846. Timothy Wilde voit débarquer dans son bureau de la 6e circonscription, une jeune femme qui l'implore de l'aider car son fils et sa soeur ont disparu. Elle pense qu'ils ont été enlevés par des chasseurs d'esclaves.

Mon avis : Le thème est très intéressant puisqu'il s'agit du même que celui du film 12 ans d'esclavage, c'est-à-dire les rapts d'hommes libres de couleur pour les emmener dans le Sud des Etats-Unis et le forcer à être esclave. Lyndsay Faye a beaucoup étudié cet aspect. Au début de chaque chapitre, elle cite des témoignages (dont celui de Solomon Northup) ou des extraits de journaux d'époque qui évoquent la condition d'esclave ou d'homme libre de couleur à l'époque et c'est glaçant. Il semblerait que le phénomène des rapts ait été assez répandu.

Comme dans le premier tome, l'auteur décrit les balbutiements de la police new-yorkaise et surtout ses liens plus qu'étroits avec le parti démocrate. C'est vraiment un aspect fascinant.

On retrouve bon nombre de personnages de la première aventure. Si le héros est sympathique, j'ai quand même une préférence pour son frère Valentin qui est un personnage beaucoup plus ambigu et donc plus intéressant : à la fois flic, pompier, homme politique, tombeur de ses dames et de ses messieurs, violent, mais avec un grand coeur dès qu'il s'agit de protéger ses proches. Sa relation avec Timothy est tendue, mais elle est très touchante.

Malgré tous ses points positifs, je n'ai pas été aussi séduite que lors de ma lecture du premier. Le principal problème est lié à l'intrigue policière. Le premier tome nous entraînait dans un tourbillon d'événements sans que l'on puisse reprendre son souffle. Dans celui-ci, l'enquête piétine beaucoup et au final, il y a peu de révélations.

Et puis, il manque un personnage important qui laisse un véritable vide dans la vie de Timothy et qui nous laisse nous aussi un peu orphelins. Le personnage n'a pas complètement disparu, il échange une correspondance avec Timothy.  Ces lettres sont très poétiques et capables de vous fendre le coeur, ce qui ne fait qu'amplifier la sensation de manque. J'espère son retour dans le 3e tome.

En quelques mots : Même si je suis moins enthousiaste que pour le premier tome, je continuerai avec plaisir la série, rien que pour savoir ce qu'il va arriver aux 2 frères Wilde.

Et après ? Deux excellentes nouvelles : la première est que la 3e aventure de Timothy devrait paraître cette année en anglais. Et surtout, je viens de découvrir une sortie que je n'attendais plus : le 2 juillet, Pocket publie directement en poche son premier ouvrage, Dust and Shadow, traduit sous le joli titre Nous ne sommes qu'ombre et poussière qui n'est autre qu'un pastiche de Sherlock Holmes où il se confronte à Jack l'Eventreur (et qui est très bien noté sur les différents sites). J'ai hâte de le lire ; je comptais même l'acheter en anglais, car je pensais qu'il ne serait pas publié en français. Je peux vous dire que cette nouvelle a illuminé ma journée !

mercredi 8 avril 2015

Le diable à Westease de Vita Sackville-West


Avant-propos : J'ai découvert Vita Sackville-West grâce à la blogosphère et à Eliza en particulier. j'ai beaucoup aimé Au temps du roi Edouard et j'ai adoré Dark Island. J'étais très impatiente de lire Le diable à Westease car je savais qu'il s'agissait d'un roman policier et j'imaginais que Vita Sackville-West allait dépoussiérer le genre. Je me suis jetée dessus dès sa sortie en poche et je l'ai lu très rapidement. 

Mon résumé : L'écrivain Robert Liddiard décide de s'installer à la campagne en vue d'écrire son prochain livre. Son choix se porte sur le charmant petit village de Westease. Le lieu abrite déjà une célébrité nationale, le peintre Wyldbore Ryan, mais celui-ci est très discret. Robert s'adapte vite à sa nouvelle demeure et à ses nouveaux voisins, comme le Professeur, numismate à la retraite. Mais voilà qu'un meurtre vient troubler sa tranquillité. Qui a tué le révérend ? 


Mon avis :  Autant le dire tout de suite, j'ai été très déçue. Il n'a rien à voir avec ses autres livres. Certes, le livre est bien écrit et se lit sans déplaisir, mais pour ce qui est de l'histoire, on penche plutôt du côté des téléfilms diffusés par France 3 le dimanche soir (je ne dis pas que ces téléfilms sont mauvais, mais ils m'ennuient).

J'ai trouvé le coupable dès le moment où l'on expose les mobiles (c'est-à-dire dans le premier quart du livre). J'ai vu des perches toutes plus grosses que les autres s'accumuler. J'ai espéré qu'il y ait un autre rebondissement, mais non. J'ai attendu que les protagonistes additionnent 2 + 2 et cela m'a paru très long, surtout pour un livre de 236 pages.

A la fin, j'ai entraperçu un léger soupçon de noirceur qui m'a fait reconsidérer un petit peu mon avis car l'auteur a posé un débat moral qui m'a paru intéressant.
Mais, patatras, le post-scriptum est arrivé, pour nous faire un beau pied de nez. Cela m'a totalement achevée. Je n'avais déjà pas été séduite par l'intrigue, mais alors là je me suis carrément demandée à quoi cela avait servi de le lire.

En quelques mots : Je me rends compte que mon billet est très négatif, mais c'est à la hauteur de ma déception. Je pensais que Vita Sackville-West allait bousculer les codes du genre et je me suis retrouvée avec un roman policier peu inspiré. Certes, c'est bien écrit, mais il n'a pas le côté original de ses autres ouvrages.

Les billets un peu plus enthousiastes de Titine et Eliza.


Et après ? Je pense lire assez rapidement un autre de ses livres pour oublier cette déconvenue. J'ai  Haute société et Toute passion abolie dans ma PAL.