Avant-propos : Après ma lecture de Rebecca, j’ai enchaîné tout de suite sur ses trois adaptations que j’ai regardées en trois jours. Il y en a clairement 2 qui sortent du lot.
Rebecca d’Alfred Hitchcock (1940)
J’avais déjà vu la version d’Hitchcock que j’adore. J’apprécie sa vision de l’histoire : le réalisateur a centré son film sur ce qu’il se passe à Manderley et sur la transformation de la narratrice.
L’introduction du film est vraiment magnifique car il met le texte en images. Je n’avais d’ailleurs pas bien saisi ce passage à ma première lecture, mais en voyant le début du film d’Hitchcock, tout s’est éclairé. Il passe peu de temps sur la romance du début (passage du livre qui m’a semblé le moins intéressant) et il va un peu vite à la fin (à tel point que j’avais oublié certaines parties comme le procès).
Mais, c’est selon moi un chef-d’œuvre. Je trouve Joan Fontaine merveilleuse dans le rôle de la narratrice car au départ elle apparaît vraiment timide, maladroite et craintive (par exemple lorsqu’elle se cache derrière la porte alors qu’elle est chez elle), ce que je n’ai pas retrouvé dans les autres versions. Mais, à la fin du film, on voit une réelle transformation du personnage (idem, je trouve que c’est beaucoup moins flagrant dans les autres versions).
Laurence Olivier incarne un bon Maxim de Winter, mais mon seul petit reproche est que je le trouve trop sympathique au départ. Selon moi, il n’est pas aussi ambigu et inquiétant que le Maxim de Winter du livre, surtout que la révélation de ses rapports avec Rebecca est un peu minorée dans la version filmée (mais je suis persuadée que c’est à cause de la censure).
Et que dire de Judith Anderson dans le rôle de Mrs Danvers à part qu’elle est exceptionnelle ? Pour le coup, Hitchcock a réussi à garder toute l’ambiguïté du personnage notamment dans ses rapports avec Rebecca.
En quelques mots : un classique à voir absolument.
Rebecca, version d’ITV (1997)
Alors là, c’est tout l’inverse il n’y a absolument rien à sauver. Entre la musique pompière et la façon de filmer des années 80, on était déjà mal parti. Mais que dire du scénario ? ? ? Celui-ci fait de Mrs Van Hopper une poule de luxe sous les traits de
Faye Dunaway. Maxim fait un esclandre lors d’une soirée alors que c’est tout ce qu’il a toujours voulu éviter. Et il révèle son grand secret sur Rebecca au lit !
Mais the top of the pompon est la fin (totalement inventée) qui voit Maxim courir dans Manderley en flammes pour aller glorieusement sauver Mrs Danvers. Et comme si ce n’était pas assez ridicule, il tombe dans les escaliers en la portant et devient estropié !
L’interprétation ne vient rien sauver. Même si ça me peine beaucoup d’écrire cela car j’adore détester Tywin Lannister, Charles Dance n’est pas bon du tout en Maxim de Winter face à une Emilia Fox toute molle et sans aucun charisme. Quant à Diana Rigg, elle est plutôt ridicule dans le rôle de Mrs Danvers.
En quelques mots : une version à éviter.
Rebecca, version de la BBC (1979)
La dernière version est celle de la BBC, mais elle n’est jamais sortie en DVD (même anglais) et c’est une honte car elle mérite une restauration et surtout d’être découverte par le plus grand nombre. Malgré la piteuse qualité de l’image, j’ai été séduite par cette version, qui est très fidèle au texte de Daphne du Maurier. Et surtout il y a Jeremy Brett, qui joue un Maxim de Winter aussi inquiétant que séduisant. L’actrice qui joue la narratrice joue assez bien les femmes timides et coincées, même si je ne l’ai pas trouvée exceptionnelle. Je lui reproche surtout de ne pas vraiment évoluer au cours de la mini-série (qui comprend quatre épisodes). Le réalisateur est Simon Langton (celui qui a réalisé la version de la BBC 1995 d’Orgueil et Préjugés). Pour la petite histoire qui ne sert à rien, l'actrice qui joue Mrs Danvers (et elle l’interprète plutôt bien) est l’ex-femme de Jeremy Brett.
En quelques mots : une version méconnue à découvrir sur tutubes.
Par contre, j’ai un reproche à faire à toutes les versions : aucune n’a réussi selon moi à donner une place satisfaisante au fidèle Frank que j’ai beaucoup aimé dans le livre tant en ami indéfectible de Maxim qu’en soutien de la narratrice.
Deuxième participation au challenge Daphne Du Maurier de Soie et il y a aussi une animation sur Whoopsy Daisy.