mardi 28 janvier 2014

Nevermore de William Hjortsberg

Avant-propos : Voici un livre qui porte très bien son nom (Plus jamais pour les non-anglophones). J'ai participé au concours "Ecris-moi une critique odieuse" chez Mina (vous pouvez d'ailleurs aller voter jusqu'à jeudi) et il a bien failli en être la victime, mais je l'ai fini trop tard pour cela. Je vais donc me rattraper ici. Je regrette rarement d'avoir acheté un livre, mais c'est le cas pour celui-ci. Il confirme mon bon vieil adage : Si on n'a jamais entendu parler d'un livre, c'est qu'il y a bien une raison.

Mon résumé : New York, 1923. Plusieurs meurtres sont commis. Ils semblent inspirés par les écrits d'Edgar Allan Poe. Harry Houdini lance à son ami Arthur Conan Doyle le défi de les résoudre. (Ca à l'air bien).

Mon avis : Dès le départ, je n'ai pas accroché au style de l'auteur (peut-être une fois de plus à cause de la traduction), mais aussi à la construction des chapitres. L'auteur nous évoque un personnage au début du premier chapitre en jouant sur le mystère pour relever à la fin : "Cet homme, c'est Harry Houdini". Autant dire qu'on s'en doutait un peu, vu que la seule raison de s'intéresser à ce livre est d'avoir lu son résumé. Et l'auteur recommence une deuxième fois avec Conan Doyle.
De même pour les meurtres, je n'ai lu que les aventures du Chevalier Dupin de Poe et pourtant, j'ai été capable de reconnaître le meurtre inspiré du Chat noir et celui du Corbeau avant même que l'auteur ne le dise tellement les allusions sont subtiles.
Le but du livre est aussi d'opposer les deux visions des protagonistes : celle d'Houdini qui tente de démontrer que les spirites de l'époque sont des escrocs et celle de Conan Doyle qui au contraire est fasciné par eux (et va même jusqu'à croire qu'Houdini a des pouvoirs). Pour épicer un peu les choses, l'auteur décide de confronter Houdini à une femme qui se prétend être la réincarnation de la déesse égyptienne Isis. Celle-ci met Houdini en échec. Jusque là ça peut encore aller. Mais voilà que l'auteur décide de créer une pseudo-romance magique entre Isis et Houdini (quand bien même l'auteur ne cesse de nous répéter qu'Houdini n'a jamais aimé qu'une seule femme dans sa vie : la sienne). Isis va alors le posséder (dans tous les sens du terme) dans une scène censée être torride mais qui est tout bonnement ridicule et vulgaire : elle le chevauche, il est limite inconscient et ça se termine par l'insertion d'un objet dans le postérieur d'Houdini (les circonvolutions de langage ont pour but d'éviter les recherches associées à certains mots-clefs sur internet) et si vous voulez tout savoir, il aime çà. Mais le problème est bien là : on ne veut pas le savoir!!!
Pendant ce temps-là, notre ami Conan Doyle tape la discut' avec le fantôme d'Edgar Allan Poe. Contrairement à ce qu'on pourrait penser, c'est presque le meilleur passage du livre, parce que Poe est à Conan Doyle ce qu'Isis est à Houdini (je vous rassure, ils ne sont tout de même pas amants) : le moyen d'instaurer le doute dans son esprit. Conan Doyle croit que les esprits vivent après la mort et qu'ils sont tout joyeux de prendre contact avec les vivants et il rencontre un Poe totalement dépressif qui ne semble pas plus heureux que lorsqu'il était vivant. D'ailleurs, il ne sait pas qu'il est mort (ne me demandez pas de vous expliquer pourquoi, à aucun moment on ne saura pour quelles raisons il est apparu). Ce qui fait un peu douter Conan Doyle sur la vie après la mort.
Mais revenons à nos meurtres. Il y a donc une principale suspecte Isis, que tous les indices semblent accuser et un ex-rival d'Houdini dont on nous parle de temps et temps et qui semble le détester. On se demande bien qui va être le coupable...(ou pas).
Pour finir, sur le bateau qui le ramène en Europe, Conan Doyle ouvre une boîte qu'Houdini lui avait remise avant de partir en lui disant de ne l'ouvrir que lorsqu'il serait à bord du bateau (pourquoi????). Et Conan Doyle va la jeter à la mer (why???????). J'avoue que j'avais un peu décroché mon esprit de la lecture, mais quand même, je n'ai strictement aucune idée de ce qu'il pouvait y avoir dans la boîte et de la raison pour laquelle il s'en est débarrassé. Par contre, je sais ce que je jetterais bien moi-même à la mer...
Il y a quand même un petit point positif : l'auteur nous évoque certains événements qui se produisent à New York à l'époque , notamment certains affaires judiciaires comme le scandale autour d'Evelyn Nesbit, mais c'est quand même une maigre consolation.

En quelques mots : Une idée de départ excellente, mais qui est totalement gâchée par une intrigue policière poussive, des allusions décevantes à l'oeuvre de Poe, des personnages historiques qui sont bien mal traités et des intrigues non résolues. A éviter.

Et après ? : J'ai découvert qu'un film, L'ombre du mal,  dont l'intrigue ressemble fortement à ce livre (des meurtres inspirés par les histoires de Poe) est sorti en 2012 avec John Cusack dans le rôle de Poe (mais cela ne semble pas être l'adaptation d'un livre). Plusieurs romans traitent de Poe, j'en avais déjà cité quelques uns dans un précédent billet, mais j'en ai trouvé un autre qui me tente un peu, il s'agit de L'ombre d'Edgar Poe de Matthew Pearl, mais je pense que l'emprunterai à la bibli.


10 commentaires:

  1. Mais j'ai fumé la moquette ou tu l'avais déjà chroniqué ce bouquin ? *se gratte la tête*

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    1. Je suis désolée de te confirmer que tu as fumé la moquette :p J'en avais parlé un peu sur fb mais je n'avais pas écrit de billet, je l'ai lu ce mois-ci ^^

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  2. Il y avait deux noms que j'aimais : Houdini et Doyle.
    Mais je vais éviter.

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    1. Oui moi tout pareil plus Poe.
      Franchement, ne perds pas ton temps avec !

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  3. On dirait un gag ! (en tout cas, j'ai ri ...)
    Ton vieil adage me semble plein de bon sens ... Surtout concernant les histoires mettant SH en scène : il y en a tellement que je lis uniquement celles dont j'ai entendu parler (en bien ! je suis pas maso ...)

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    1. Eh oui ! Mais le pire c'est qu'il a été publié.
      J'ai cru explorer des territoires non découverts (tu me diras ça a été le cas avec certaines scènes^^).

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  4. Ah ouiiiii en effet ! Dommage parce que le synopsis avait l'air prometteur... je l'avais noté quand tu l'avais mentionné dans un précédent article mais là, je le dénote :)

    Le Matthew Pearl, j'ai vu pas mal de chroniques mitigées, donc l'emprunt bibli n'est pas une mauvaise idée !

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    1. Oui c'est dommage de gâcher une telle idée :( J'ai toujours du mal à me séparer de mes livres mais avec lui il n'y aura pas de souci.
      J'ai lu aussi pas mal de chronique mitigées pour le Pearl, mais quelqu'un qui a en général les mêmes goûts que moi a bien aimé. De toute façon, il est épuisé donc ça règle mon problème, ce sera un emprunt bibli !

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  5. Ok ça me tentait, mais en fait non on n'est bien d'accord.
    Le film par contre qui n'est pas inspiré du livre mais avec Poe dedans quand même avait l'air très sympa quand j'avais vu la bande annonce :) Faut que j'essaye de me le trouver.

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    1. Oui je me suis sacrifiée pour vous éviter une déception :p
      Je suis d'accord avec toi pour le film, je viens d'ailleurs de me le commander parce que je l'ai trouvé pas cher en dvd. Donc avis bientôt (au moins sur Fb vite fait, à défaut de billet)

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